Mélimélune

La compréhension en lecture : chapitre 4

Chapitre 4 : les processus d’intégration

On appelle processus d’intégration les processus qui permettent de créer des liens entre les propositions ou entre les phrases. Il s’agit d’une part des référents et des connecteurs et d’autre part des inférences.

1. Deux types de processus d’intégration

On distingue les indices de cohésion présents dans le texte comme les référents et les connecteurs et ceux que le lecteur doit inférer car ils sont implicites. Par ailleurs, en plus d’établir des liens entre les propositions ou les phrases, le lecteur doit également dégager des relations entre les phrases et l’ensemble du texte.

2. Comprendre les indices de relation

2. 1. Les référents (ou substituts)

On parle de référent (ou d’anaphore) quand un mot ou une expression est utilisé pour en remplacer un autre.

a) Classification des référents
Les linguistes ont essayé de dresser une liste exhaustive des référents en les classant en deux catégories : ce qui est remplacé, ce par quoi il est remplacé. On les a aussi classés selon l’éloignement entre l’antécédent et le terme qui le remplace. Le référent peut être éloigné d’une phrase au moins ou être placé avant le mot qu’il remplace.

b) Niveau de difficulté des référents
– les relations éloignées sont plus difficiles à établir que les relations adjacentes ;
– les relations de types « après » (l’antécédent ne vient qu’après le mot qui le remplace) sont plus difficiles à établir que celles du type « avant » ;
– les relations dans lesquelles le pronom réfère à une proposition sont plus difficiles à établir que dans les cas où il se réfère à un nom.

c) Enseignement des référents
Les modèle d’enseignement explicite peut s’appliquer aux référents.
Progression exemple en 9 leçons (dont trois de révisions), de difficulté progressive. Puis explications sur lesquelles baser sa mini-leçon (utilisation d’un texte sans aucun substituts pour montrer aux élèves comme la répétition est ennuyeuse).

2. 2. Les connecteurs

On appelle connecteurs les mots qui relient deux événements entre eux.

a) Classification des connecteurs

Les connecteurs sont très nombreux et on peut les classer comme ceci :

La compréhension en lecture : chapitre 4

Les connecteurs peuvent être explicites ou implicites.

Jean a mal au ventre parce qu’il a trop mangé. (connecteur explicite)
Jean a mal au ventre. Il a trop mangé. (connecteur implicite)

Les connecteurs implicites sont plus difficilement compris par les élèves. Les connecteurs de temps et de cause sont souvent implicites comme les relations de cause à effet sont mal maîtrisées à la fin du primaire (elles sous-entendent souvent des connaissances qui ne sont pas courantes chez les élèves du primaire). En plus d’être omis, les connecteurs peuvent être trop éloignés ou imprécis.

b) Enseignement des connecteurs

Choisir un paragraphe contenant le connecteur que vous voulez étudier. Rédigez ensuite des questions exigeant la compréhension de ce connecteur. Ajouter d’autres questions sur les faits. Si l’élève peut répondre aux questions factuelles mais pas à celles sur le connecteur, il a probablement besoin qu’on lui enseigne ce connecteur.

3. Les inférences

3. 1. Le modèle conceptuel des inférences de Cunningham

Cunningham identifie ce qui est de l’inférence et ce qui n’en est pas ; puis distingue les inférences fondées sur le texte, celles fondées sur les connaissances des élèves et présente la notion d’inférence créative.

Ce qu’est l’inférence

Inférer c’est aller plus loin que la compréhension littérale.
On distingue :
1. Les inférences logiques (fondées sur le texte)
Ex : Les Indiens se dirigeaient vers le soleil couchant.
–> Les Indiens se dirigeaient vers l’ouest.
Ces inférences sont nécessairement vraies.

2. Les inférences pragmatiques (fondées sur les connaissances du lecteur)
Ex : Les Indiens se dirigeaient vers le soleil couchant.
–> Les Indiens se dirigeaient à cheval vers le soleil couchant.
Ces inférences sont possiblement vraies et communes à la plupart des lecteurs.

Pour reconnaître une inférence pragmatique, il faut lorsqu’on nie la seconde proposition et qu’on rejoint les deux partie de la phrase par mais, que la phrase produite soit acceptable. Si elle n’est pas acceptable, c’est que c’est une inférence logique.
Exemples :
A : Les Indiens se dirigeaient vers le soleil couchant mais ils ne se dirigeaient pas vers l’ouest. –> Phrase inacceptable : inférence logique.
B : Les Indiens se dirigeaient vers le soleil couchant mais, ils n’étaient pas à cheval. Phrase acceptable : inférence pragmatique.

3. Les inférences créatives
Elles sont presque entièrement fondées sur les connaissances du lecteur. Elle ressemble à l’inférence pragmatique mais n’est commune qu’à certains lecteurs. Ces inférences sont possiblement vraies. Elles ne sont pas indispensables à la compréhension et sont partagées par un cercle réduit de lecteurs.

3. 2. Le développement de la capacité à inférer

La capacité à inférer est présente très tôt. Mais si les informations à mettre en relation sont éloignées, les élèves auront besoin de l’enseignant pour les aider. Les jeunes lecteurs sont capables d’inférer mais sont peu organisés.  En classe, les enseignants posent 5x plus de questions littérales que de questions inférentielles.

3. 3. L’enseignement de l’inférence

Les inférences pragmatiques (fondées sur les connaissances)

Classification
Lieu
Agent
Temps
Action
Instrument
Catégorie
Objet
Cause-effet
Problème-solution
Sentiment-attitude

Enseignement des inférences reliées aux connaissances des lecteurs
Progression basée sur la classification ci-dessus.
Progression pour chaque type d’inférence avec une participation graduelle des élèves :
1. PE met les indices en évidence
PE effectue l’inférence
PE justifie l’inférence
2. PE met les indices en évidence
É effectuent l’inférence
PE justifie l’inférence
3. É mettent les indices en évidence
PE effectue l’inférence
PE justifie l’inférence
4. É mettent les indices en évidence
É effectuent l’inférence
PE justifie l’inférence
5. É mettent les indices en évidence
É effectuent l’inférence
É justifient l’inférence

Autre stratégie d’entraînement aux inférences
1. Lire un passage et poser une question inférentielle
2. Faire émettre une hypothèse
3. Identifier les mots clés
4. Formuler des questions de type oui-non et y répondre (Si A était à la plage, pourrait-il marcher ? oui. Pourrait-il se heurter la tête contre des rochers ? non etc).
5. Porter un jugement final.

5 pensées sur « La compréhension en lecture : chapitre 4 ! »


  1. Lala78
     

    dit :

    Waouh, c’est super de partager ces lectures que je voulais finir.. Bon, j’ai beaucoup de lecture en retard….maintenant


  2. Mélimélune
     

    dit :

    Ravie si je peux t’être utile !


  3. Mecarson
     

    dit :

    Merci 1000 fois j’attendais la suite avec impatience (et sans vouloir mettre la pression j’attends la fin avec encore plus d’impatience!)


  4. Mélimélune
     

    dit :

    Oh ben ça, ça fait plaisir 😉
    J’ai encore quelques chapitre sous le coude, mais certains sont manuscrits alors ça attendra encore un peu…
    Bonne année Mecarson !


  5. Mecarson
     

    dit :

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