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La compréhension en lecture : chapitre 1

Chapitre 1 : Un modèle de compréhension en lecture

Ce premier chapitre traite de l’évolution de la conception de la compréhension en lecture puis du modèle qui fait désormais consensus.

1. L’évolution de la conception de la compréhension en lecture

On est progressivement passé d’un modèle séquentiel (compétences qu’il faut enseigner les unes après les autres) à un processus plus global. Il a été démontré que maîtriser des compétences isolées n’est pas lire. cela s’explique par le fait que pendant la lecture, toute habileté est en constante interaction avec les autres.

L’idée de la réception passive du message a laissé place à celle d’interactivité entre le texte et le lecteur. Autrefois, on pensait que le sens était dans le texte et que le lecteur devait y accéder. Aujourd’hui, on pense que le lecteur crée le sens en s’aidant du texte, de ses propres connaissances et de son intention de lecture.

2. Un modèle de compréhension qui fait consensus

La compréhension en lecture 1 : Un modèle de compréhension en lecture

3. Les variables

La compréhension varie en fonction de l’imbrication de ces trois variables.

4. La variable lecteur

Le lecteur aborde la tâche de lecture avec ses structure cognitives et affectives. Il met en œuvre différents types de processus pour comprendre le texte.

Les structures désignent ce que possède le lecteur indépendamment du texte. Elles sont de deux types : cognitives et affectives.

-les structures cognitives regroupent les connaissances que le lecteur possède sur la langue (connaissances phonologiques, synthaxiques, sémantiques et pragmatiques*) et sur le monde (la compréhension implique que le lecteur fasse des ponts entre le connu et le nouveau). Les chercheurs s’entendent sur le fait que la plupart de nos connaissances s’organise sous forme de schéma. Un lecteur comprend un texte quand il est capable d’activer un schéma qui rend compte de ce qui est raconté dans le texte. Ce schéma se transforme au cours de la lecture en fonction des nouvelles informations.
les structures affectives comprennent l’attitude générale de l’élève face à la lecture et les intérêts de celui-ci.

Les processus de lecture font référence au déroulement des activités cognitives et aux habiletés necessaires pour comprendre un texte. 

Irwin a proposé de distinguer cinq catégories de processus :

– les microprocessus (qui servent à comprendre l’information contenue dans une phrase)
– les processus d’intégration (qui établissent des liens entre les propositions ou les phrases)
– les macroprocessus (qui sont orientés vers la compréhension globale du texte)
– les processus d’élaboration (qui permettent au lecteur de dépasser le texte)
– les processus métacognitifs (qui gèrent la compréhension et permettent au lecteur de s’ajuster au texte et à la situation).

 5. La variable texte 

Il n’existe pas encore de classification parfaite des types de textes. Les critères les plus pertinants en éducation sont :

* L’intention de l’auteur et le genre littéraire 

L’intention de l’auteur peut être d’informer, de convaincre, de distraire etc. Il existe un recoupement entre l’intention de l’auteur et le genre littéraire mais il faut pourtant bien distinguer les deux : un roman peut être écrit par son auteur pour distraire ou pour informer, persuader etc.

* La structure et le contenu

La structure d’un texte est fortement liée à son contenu. On distingue ici les textes qui racontent une histoire et ceux qui présentent et expliquent un concept.

* Un exemple de combinaison de critères (Marshall)

Marshall distingue deux types de structure :
– les textes qui présentent une séquences
– les textes qui présentent un thème

Quant aux intentions de l’auteur, Marshall met l’accent sur les trois principales :
– agir sur les émotions du lecteur
– agir sur le comportement du lecteur
– agir sur les connaissances du lecteu
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La compréhension en lecture 1 : Un modèle de compréhension en lecture

6. La variable contexte 

Il s’agit des conditions dans lesquelles se trouve le lecteur quand il entre en contact avec le texte. On distingue les contextes psychologique, social et physique.

* Le contexte psychologique

Ce sont les conditions propres au lecteur lui-même : son intérêt pour le texte, sa motivation à lire à ce moment et son intention de lecture.

* Le contexte social

Il s’agit de la situation de lecture : est-elle individuelle, devant un groupe, collective, aidée ou non…

* Le contexte physique

Il comprend les conditions matérielles dans lesquelles se déroule la lecture (bruit, température, nombre d’exemplaires, qualité de l’impression…)

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